La digestion c'est important !

HJ: Je suis sympa je commence, sauf si t'as un meilleur truc à proposer, à toi de voir CHOISI ! :p

Et nous voila partis pour les jardins en compagnie de Môssieur Seum pour la petite balade digestive de l'après-midi.

*A vrai dire il me manquait la compagnie appropriée pour ce faire !*

Quel séducteur celui-là, il ne changera jamais ... non ... ça c'est certain.

Par là bas, elle pointa du doigt un endroit flou au loin en face d'eux, il y a une cascade, mais y'a de la marche !

Cela ne la dérangeait pas, si le rythme de croisière était calme, sinon elle était essoufflée en deux secondes. Inutile de faire la course contre elle, elle s'avouerait vaincue avant.

Sinon vous avez un magnifique lac qui n'est pas plein de poissons ! Y'a pas mal de têtards, en plus je crois qu'il y a des serpents qui rôdent dans les herbes autour ... elle le regarda et ajouta: le sous entendu est clair ou j'en mets une autre couche ?

Et derrière vous avez les floralies pour les amoureux des plantes. Personnellement je ne sais que distinguer les roses et les coquelicots mais c'est toujours joli à regarder ... Mon pauvre Guillaume vous allez devoir choisir ! Quelle cruauté !

Oui elle en rajoutait, mais elle était d'humeur

Ou je pleurs .... alors ??

HJ: non non c'est bien !!

Guillaume aimait beaucoup marcher et il aimait bien le soleil. Le premier parceque c'était un sport pas trop violent qui était souvent agréable grâce au paysage, au vent doux qui soufflait dans le sens inverse de notre marche .. etc. (Guillaume Seum n'est pas ici pour disserter des pages sur la marche, même si cela aurait pu être très intéressant). Pour ce qui était du soleil, c'était plus ... compliqué. Parceque comme ça, directement, Guillaume Seum n'était pas spécialement friand de la chaleur et de la lumière qui éblouit jusqu'à en avoir des éblouissements pendant des heures. Ce qu'il aimait quand il y avait du soleil, c'est d'une part, évidemment les tenues des jeunes femmes, mais d'autre part, le port de ses lunettes de soleil fétiches. Il pouvait donc observer n'importe qui sans être vu. Déjà qu'il faisait preuve d'une discrétion sans pareille, mais alors là c'était le ponpon ! Sur le moment, il était en bonne compagnie, et ne portait pas ses lunettes de soleil. On ne porte pas ce genre de chose quand on est en de si bonne compagnie.

- Oh ne vous appitoyez pas sur mon sort Loane, je vais pouvoir procéder à un choix, c'est dans mes cordes! *ton serieux, néanmoins ironique et rieur* Cela m'embêterais de vous faire pleurer pour si peu ! Disons que je réserve votre super lac bourré de serpents aux alentours pour mes bains de minuit La tête que fit la jeune femme, intriguée et étonnée, le fit sourire, mais il ne releva pas Les fleurs me plaisent énormément, mais je pense que cela vous mettrait dans l'embarras si je vous pose des questions sur celles-ci, ayant connaissance de votre point faible! J'opterais donc pour la cascade. Cela nous fera une bonne petite marche et nous pourrons discuter tranquillement, sans papparazzi si je puis dire. Je n'ai pas spécialement envie que nous fassions la une du " Times-People" de Stanford !

Ils se dirigèrent donc vers la cascade. Choix qu'elle avait provoqué par ses remarques. Mais il faisait beau, le soleil la motivait et lui donnait envie de bouger. Heureusement il n'y avait pas de montée, le terrain était plat, il fallait juste marcher. Elle pensa qu'il serait tout de même bon qu'elle se remette au sport .. après tout, ce n'est pas parce qu'il n'y a aucune plage aux 50 kilomètres aux alentours qu'il faut se laisser aller. Elle adorait la compagnie des brownies et des fondants au chocolat mais il fallait qu'elle arrête d'abuser. Non pas qu'elle soit énorme, loin de là, il aurait fallu qu'elle passe peut-être (et encore !) 2 bonnes années à se goinfrer dans sa chambre pour être traitée de "grosse". Mais ne voulant pas commencer ce long périple elle prit la décision de faire une bonne promenade tous les dimanches (ouf ! lourde décision quand même).

Elle eut un petit rire en entendant le "Times-People" de Stanford, quelle imagination ce Guillaume ! Néanmoins cette réflexion lui fit penser qu'elle n'autoriserait jamais la création d'un journal de l'école.

Et sinon, vous pratiquez du sport en dehors de la drague et de la lecture de pensée ? dit-elle d'un ton ironique car elle le vit à deux doigts de grincer des dents

Guillaume exprima un rictus, qui laissa surement deviner à la jeune femme que ses petites réflexions sur ses "passes-temps" étaient assez récurrentes. Le jeune homme n'était pas du tout lassé, cela le faisait plutôt rire d'ailleurs que la jeune femme se moque ainsi, gentiment, de ce qu'il était. En général, les femmes ne faisaient pas ce genre de chose en sa présence, elles tentaient plutôt, par n'importe quel moyen, d'attirer son attention, de lui montrer qu'elles étaient intéressées par lui, et de le faire rire pour qu'ils entrent dans une relation. Là, c'était totalement différent, il ne se cachait même pas avec elle. Il savait très bien qu'elle avait cerné ce q'il était, ce qu'il était capable de faire. C'était même plutôt marrant. Ne pas se cacher pour une fois. Evidemment, il y avait des limites à tout, Guillaume Seum ne se lâche jamais completement. Surtout pas pour ce qui est de la Drague. Faut pas trop rêver.

- Ahh vous reconnaissez au moins que la séduction est un sport, c'est louable ! Je crois même que c'en est un des plus demandeurs d'énergie !! dit-il en riant gentiment Plus serieusement, parfois je fais du jogging, pas de compétitions genre marathon hein, mais une petite course le matin, quand la rosée est encore sur l'herbe matinale c'est plutôt agréable ... Et puis il fut un temps où j'adorais les Sports-co du style Handball ou Rugby, mais j'ai tout stoppé en arrivant en Grande-Bretagne ... Et vous? J'imagine que vous êtes plutôt du genre à faire attention à votre ligne ... ? finit-il par dire en regardant brevement la jeune femme de haut-en-bas.

Guillaume savait très bien l'effet que c'était sensé produire. Quand il faisait cette réflexion à une femme, elle comprenait immédiatement qu'il la trouvait mince, ce que toute femme du XXIè siècle recherche de façon frénétique, parfois de façon abusive. La femme se sentait alors flatée et se détendait un peu plus. Pour une fois, il n'avait pas dit cette phrase avec une once d'arrière pensée.

Loane regretta à moitié d'avoir posé cette question. Monsieur était un adepte de sport d'après ce qu'elle avait entendue.

Première pensée: Surtout, il ne faut pas que j'enquille sur ses équipes de foot ou de hand préférées sinon je vais y passer la journée. Rien de plus barbant d'entendre parler durant des heures d'un sport où on ne capte strictement rien.

Deuxième pensée: Mouais ... attention ... moyen. L'image de son magnifique brownie du midi lui vint directement en mémoire. D'ailleurs, réflexe psychosomatique, elle rentra immédiatement son ventre pour voir de combien il dépassait de son jean. Chose qui ne sert à rien d'autre qu'à déprimer.

Troisième pensée: Bon en même temps pour que monsieur le Dom Juan ne me trouve pas trop grosse c'est que quand même il n'y a pas trop à s'inquiéter. Ça c'était la phrase pour se rassurer.

En fait, je n'en fais pas vraiment ! Honte à moi et d'ailleurs je ne mange pas 5 fruits et légumes par jour non plus dit-elle avec un sourire et un clin d 'œil. J'avais commencé à faire de la danse quand j'étais toute petite, je voulais faire de la danse moderne mais il fallait d'abord passer par la classique. Ça a vite fait de me décourager, les grands écarts et les pointes c'était pas trop pour moi, j'ai abandonné en 6 mois. Ensuite j'ai fait de la natation pendant deux années, c'est mon sport préféré lui glissa-t-elle, tant qu'on y est, mais j'ai arrêté aussi, la motivation m'a quitté. Et depuis, je fais mon gras. Ses paroles furent accompagnées d'une contraction du ventre inévitable. C'est pour ça que j'ai pris ma grande résolution de faire de la marche, c'est pas intensif mais ça élimine. Et c'est dans des moments comme celui-là, ajouta-t-elle en grimpant (une petite montée de rien du tout) que j'adorerais avoir un pouvoir de téléportation, pour ne pas avoir à faire le chemin du retour !

Ma vieille, l'endurance c'est pas ça du tout !

Mais vous on voit que vous êtes habitué, vous êtes même pas essoufflé.

Les cascades étaient de plus en plus proches, elle entendait l'eau jaillir dans le petit gouffre. Elle était sure qu'il y aurait un bel arc-en-ciel avec le soleil qu'il faisait.

Au pied de la cascade se trouve un petit gouffre, pas très profond, une vingtaine de mètres tout au plus. J'entendais souvent des ragots à ce sujet, comme quoi il y aurait eu des histoires bizarres dans ce coin là de l'école. Bon, je n'ai jamais envoyé de plongeurs pour vérifier ce qu'il y a là dedans. Peut-être que je devrais, si ça se trouve il y a un gros trésor continua-t-elle ironisant, mais je n'en vois pas l'intérêt. Je suis peut-être encore trop naïve, mais je pense qu'il n'est rien arrivé, même si c'est vrai que l'endroit est propice. Nous marchons depuis un peu plus d'une heure et il n'y a pas un chat, qui aurait été assez stupide pour suivre un de ses ennemis jusqu'ici?

Elle laissa sa phrase en suspens, attendant son avis, même si elle avait le sien. Mais après tout, autant qu'il le sache maintenant plutôt qu'il l'apprenne encore par elle ne savait quelle rumeur débile ...

Ahh ces femmes, toutes les mêmes, complexer pour rien !! Guillaume savait pertinament que certaines femmes, qui n'avaient rien à se reprocher niveau ligne, pratiquaient tel un sport de haut niveau, justement, l'auto-dérision, ce qui consistait à dire en sa présence des phrases du style "Oh mais je ne me mets pas en maillot de bain, je suis bien trop ronde!" , "Il faut vraiment que je commence un régime!", "Aucun homme ne voudrait d'une femme comme moi avec des fesses aussi grosses que le Brésil!" ... Et bien d'autres encore, aussi ridicules les unes que les autres. Elles disaient donc souvent des abérrations du genre en sa présence, dans le seul but que Guillaume dise le contraire. Mais tout le sadisme était là : Guillaume faisait exprès de ne jamais rien dire. Non pas pas esprit de contradiction, mais parcequ'il trouvait ces déclarations trop imbéciles. Lui, il aimait de tout. Il ne voyait donc pas pourquoi les autres hommes ne penseraient pas la même chose. Et lui, il en avait vu des filles ! ... C'est pour ça que l'expression de Loane "Je fais mon gras" le fit doucement rire. Il savait pourtant qu'elle ne disait pas cela dans le but de provoquer ses compliments, ce qui ne le mit pas de plus mauvaise humeur qu'il ne l'avait été depuis le matin.

- Oh vous savez Loane, on est sportif ou on ne l'est pas !! J'avais une amie qui faisait tout ce qu'elle pouvait en cours de sport, elle appliquait à la lettre les instructions du professeur et se donnait à fond à chaque fois, mais elle ne décollait pas de la moyenne ... ! Ce n'est pas si grave en soi, ce n'est qu'une distraction, que certaines personnes prennent beaucoup trop au serieux ...

C'était d'ailleurs en partie pour ça qu'il n'avait pas repris les sports-co. Les équipent étaient très très mauvaises humainement les unes avec les autres. C'en devenait pitoyable. Tant de haine générée par quelquechose qui était justement sensé réunir et amuser la populace.

- Ah bon, quel genre de choses serait-il sensé s'être passées? C'est encore en rapport avec ces histoires saugrenues de magie noire? ... En tout cas, s'il s'est passé des choses ici, je ne pense pas que ce soit de l'ordre des forces sombres de la magie ... finit par dire Guillaume, un sourire en coin sur les lèvres. Mais je pense qu'en effet ce serait idiot de suivre quelqu'un que l'on soupçonne jusqu'ici, seul. Les chances de se faire découvrir sont extrêmement élevées étant donné le peu de végétation broussailleuse dans les parages... Mais bon, il y a toujours des fous pour tenter l'impossible !!

Elle se repassa en boucle pendant une minute ses paroles. L'idée que "d'autres" choses avaient pu se passer l'avait effleuré mais elle s'était contentée de le penser.

Oui c'est encore en rapport avec toutes ces histoires stupides que l'on entend. Vous l'avez dit vous même, c'est complètement dégagé ici, personne aurait pu préparé quelque chose en passant inaperçu.

Néanmoins, l'endroit dégageait une aura étrange, mystérieuse, mais elle l'attribuait à l'isolement et au fait que seul l'état sauvage dominait. Le bruit de l'eau était vraiment très proche, et elle savait qu'ils n'étaient plus qu'à quelques pas. Ils marchèrent encore une dizaine de mètres, tournèrent derrière un rocher et virent enfin les grandes chûtes d'eau. La végétation était dense par ici, c'est pourquoi on ne pouvait les apercevoir de l'école. On aurait dit une petite oasis, sauf que les arbres étaient des chênes et qu'il faisait beaucoup moins chaud. Le gouffre n'avait pas bougé et personne ne flottait à sa surface. Même si elle ne croyait pas à toutes ces rumeurs, elle avait toujours une petite appréhension. L'eau était bleu turquoise, et elle savait qu'elle aurait pu la regarder indéfiniment, cette couleur la fascinait.L'endroit était calme et serein, le genre d'endroit qui est favorable à la réflexion et au repos. Mais ce genre d'activités s'exerce lorsque l'on est seul, et ne sachant pas décrypter les pensées de son accompagnateur, elle voulut connaître son avis.

Alors ?

[HJ: Je t'en supplie, trouve un sujet de discussion pour le retour, je suis totalement à court d'idées .... :'( ]

HJ: désolée si mon post est médiocre today, mais oral d'Italien demain aprem, donc je suis dans un état de stress sans comparaison !!

Guillaume vit que la jeune femme avait l'air assez dubitative. Il eut soudain une envie de lire dans ses pensées.

Guillaume, tu es un imbécile fini. Ne le fait pas tu le regretteras ... C'est le genre de choses que tu t'étais promis d'arrêter, jusqu'ici, depuis que tu as arrêté, tout a parfaitement bien fonctionné. A quoi serviraient tous tes efforts si tu les stoppaient maintenant? ...

Le jeune homme renonça donc, légèrement irrité, à son idée des plus malignes.

- Je trouve cet endroit magnifique, vraiment ... j'ai toujours adoré les paysages comme ceux-là qui ont une sorte d'arrière-fond de romantisme ... se rendant compte que ce qu'il venait de dire pouvait être ambigü, il s'empressa d'ajouter : Euh biensûr je parle de littérature ... !

Bien que l'après-midi soit déjà bien avancée, la chaleur ambiante n'avait pas baissé le moins du monde. Guillaume commençait à ne plus supporter ce lourd carcan étouffant qui l'enveloppait. De plus l'eau avait l'air si claire, si fraiche, si agréable ... Ces bruits de cascade étaient de plus en plus insoutenables, dans l'état où il commençait petit à petit à se trouver. Le jeune homme commença alors à sortir les objets de ses poches tels que téléphone portable, Ipod (eh oui, notre cher Guillaume en plus d'être féru de littérature, aimait beaucoup le domaine musical ... ! ), papiers d'identité ... etc. Le voyant procéder à ces gestes plutôt louches, Loane leva un sourcil en signe de non-compréhension. Ce fut quand il retira élégamment sa chemise que Loane commença serieusement à se poser des questions. Guillaume esquissa alors un sourire amusé, mais pas moins agréable à regarder.

- Vous permettez que je goute l'eau? Sans vouloir vous offenser, je suis en train de cuire sur place ...

Après s'être débarrassé de son pentalon (derrière un buisson bien évidemment, Guillaume n'était pas le moins du monde exhibitioniste !! ) Il esquissa un plongeon des plus réussis dans le point d'eau.

- L'eau est excellente !!

Enfin de la fraîcheur !! ...

Biensûr, si Loane avait voulu se baigner également, Guillaume, en gentleman aurait proposé de se retourner pour qu'elle ne soit pas gênée.


HJ: Je suis une épave, mon post est vaseux ^^'.

HJ: Au contraire je le trouve excellent !!! Je n'y ai pas répondu hier soir pour avoir toute la nuit pour cogiter dessus. J'aurais mis ma main à couper que tu allais nous faire quelque chose du style !

Quand Loane vit son très cher collègue enlever de ses poches tous les objets technologiques inimaginables, elle ne comprit pas tout de suite ce qui lui passait par la tête. Ces objets faisaient tache par rapport à l'endroit où ils se trouvaient.

Elle le vit ensuite enlever sa chemise et son cerveau se bloqua immédiatement sur "mais qu'est ce qu'il fait ? mais qu'est ce qu'il fait ? mais qu'est ce qu'il fait ? mais qu'est ce qu'il fait ? " même si l'information montait très doucement au cerveau.

Il était en train de cuire sur place ! A la bonne heure ! En voilà un qui n'avait pas l'habitude de la chaleur !

Elle essaya de détourner son regard, ça en devenait assez stupide ce blocage, elle avait déjà vu plusieurs hommes torses nus
mais pas des aussi beaux Elle l'avait pensé, et se rangea à cette évidence.

Grand bien vous fasse ! Elle trempa juste sa main et constata que l'eau était quand même assez fraîche.

Un grand malade ...

Désolée, je ne me baigne pas si l'eau ne fait pas au moins 28°C, ou alors il faudrait être en période de canicule, je vais aller m'asseoir pendant que vous faîtes trempette. Et... grande interdiction de me jeter une seule goutte d'eau... sinon je vous électrocute sur place, mais elle retînt la fin de sa phrase.

Elle se força à le fuir du regard et alla se caler contre un arbre. Elle était habitué à la chaleur, elle passait souvent ses étés en France, dans le Sud. En fait, malgré ses origines anglophones, elle craignait plus le froid que le chaud. La température à l'ombre des arbres était même un peu trop fraîche pour elle. Là qu'ils ne marchaient plus, elle ressentait ce froid sur sa peau. C'est pour ça, qu'elle s'adossa à un arbre en plein soleil, le regard dans le vague. Le plus gênant dans tout ça, c'était qu'elle ne pouvait plus regarder son eau turquoise parce qu'un imbécile faisait plouf plouf dedans, et qu'inévitablement elle aurait recommencé à le fixer. Son regard se posa alors sur la cascade, elle en regardait les détails et la mousse que faisait l'eau à son pied. Le calme absolu, le lieu de détente par excellence. Elle eût une pensée pour la vie grouillante de l'école, pour les étudiants, les étudiantes...

Heureusement que votre fan club ne nous a pas suivi jusqu'ici lui dit-elle en le regardant avec un grand sourire malicieux aux lèvres.

HJ :Je suis si prévisible que cela?

Guillaume était au meilleur de sa forme, là au frais, dans l'eau claire de la cascade. Contrairement à ce qu'on pouvait croire, Guillaume était parfois très facile à contenter. Il fallait juste se baser sur des valeurs sures. Il était donc aussi heureux qu'un gamin de 5ans qui découvre les joies d'une piscine. En faisant ça, il savait pertinemment qu'il aurait l'air de plus en plus bizarre aux yeux de Loane. Mais à vrai dire, c'était son caractère, sa personnalité qui était en quelques sortes assez spéciale et imprévisible. Il l'avait prévenue dès le début.

- Je vous sens assez réticente !! Vous ne m'aviez pas dit adorer l'eau et la natation?

Cette provocation amicale, qui n'était pas le moins du monde intéressée, visait à la rendre plus à l'aise. En effet la jeune femme semblait assez gênée par le soudain retour en enfance de Guillaume, apparemment plutôt considéré comme de l'exhibitionnisme pur de sa part. Après s'être fait plusieurs petites expéditions de plongée dans cette magnifique eau cristalline, se sentant bien ressourcé en ce qui était de la fraîcheur, Guillaume décida que la distraction avait assez duré. Il n'aimait pas tellement la chaleur, mais pas au point de laisser une jeune femme si intéressante s'ennuyer ainsi, qui plus est lorsque cette jeune femme paraît légèrement gênée par son comportement. Il lui fit signe qu'il allait sortir de l'eau. Il émergea alors gracieusement de l'eau, des gouttelettes dégoulinaient sur son corps lorsqu'il alla récupérer ses affaires. Il remis son pantalon (eh oui, il faisait tellement chaud, que Guillaume sécha à peu près pendant ce temps ... ! ) mais attendit avant de remettre sa chemise : elle n'était certes pas blanche cette fois, mais une chemise mouillée, même noire, n'était pas spécialement agréable à porter. Quelques minutes plus tard, il se rhabilla donc, et se leva, souriant gentiment à Loane, lui tendant la main :

- Je vous aide à vous relever? *sourire charmeur, non intentionnel évidemment* Je pense en effet que si mes paparazzi préférées étaient venues, j'aurais eu droit à une première page et à un dossier photo des plus inédits ... ! Sans parler de vous !

HJ: Sur ce coup là, oui tu étais prévisible . N'empêche j'adore les deux derniers posts que l'on vient de faire parce qu'ils montrent vraiment la différence de mentalité: Guillaume n'aime pas le chaud, il est capable de se baigner dans une eau assez fraîche et il "sèche" en pratiquement 30 secondes. Tandis que Loane trouve qu'il fait frais à l'ombre, recherche à tout prix le soleil, ne se baigne pas dans une eau fraîche sauf s'il fait un temps de canicule et ne pense pas que l'on sèche aussi rapidement. On voit bien la barrière Nord/Sud c'est marrant. Bref petite aparté, je m'y mets .

La provocation de Guillaume la fit rire. D'autant que si il espérait qu'elle se baignerait après ça c'était loupé, il en aurait fallu plus pour qu'elle saute dans l'eau. L'attaque d'un ours peut-être ... et encore ... Elle ne comprit pas comment il pouvait remettre son pantalon juste 30 secondes après être sorti de l'eau. Bon ... en même temps pour ne pas se balader en caleçon ... mais quand même ça devait être mouillé ... beurk. Au moins il ne remit pas sa chemise, un peu de bon sens ! Elle essaya de l'ignorer mais échoua puisque Monsieur en gentleman vînt l'aider à se lever. Elle se retrouva face à un superbe sourire et à une magnifique tablette de chocolat ... chocolat .... AAHH arrête de penser Loane ! Elle avait envie de lui dire de partir ou reculer, sortir de son champ de vision mais se retînt comme d'habitude.

Merci lui dit-elle en se dégageant gentiment de lui (c'était politiquement plus correct), oui j'adore nager, j'adore la natation mais dans l'eau des piscines vous voyez ? Celle qui est chaude ! Et qui ne sort pas de je ne sais où et qui est glaciale. Ou alors une eau réchauffée depuis plusieurs jours par un soleil étouffant. Bref, pas de l'eau de cascade gelée.

Elle retourna au soleil, sa peau était brulante à cause de son exposition pourvu que je n'ai pas pris un coup de soleil ou je vais être rouge écrevisse. Du coup, elle avait encore plus froid qu'auparavant à l'ombre.

Honnêtement, ça m'aurait étonné d'avoir une photo en couverture avec vous, l'intérêt aurait été beaucoup moins important. Remarquez que je ne suis pas assez dérangée pour me promener en sous-vêtements même dans le coin le plus reculer de Stanford. Mais heureusement vous aviez quelqu'un qui faisait le gai pour vous lui dit-elle en rigolant Cela aurait été beaucoup plus ennuyant si je m'étais baignée avec vous...

Il était resté au soleil, et les petites perles sur son corps avaient pratiquement toutes disparues. Ouf il allait pouvoir remettre sa chemise. Elle eut l'impression que la couleur de sa peau avait un tout petit peu foncée ... logique, il s'était mouillé... mais il avait intérêt à ne pas être plus bronzé qu'elle, sinon elle le tuait sur place. Elle vérifierait dans quelques temps, occasion de le revoir torse nu ... ça y est c'est officiel, tu es cinglée ma pauvre Loane

Tenez, votre chemise. Elle l'avait ramassée et la lui tendit d'un geste amical, mais ne trouva pas d'autre excuse que: sinon vous allez attrapez froid. Elle regarda le soleil. Il doit être 16h. Genre elle savait lire l'heure grâce à la position du soleil, non en fait son ventre lui criait depuis 5 minutes "c'est l'heure du goûté !!!" mais nouvelle résolution du jour: on ne mange plus entre les repas. La fin de la journée lui parut beaucoup moins belle tout à coup. Il faudrait peut-être penser à rentrer non ?

HJ: Ehh oui, ils sont vraiment l'opposé l'un de l'autre, mais tu l'aimes bien quand même notre petit Guillaume hein?

- Ohh je pense au contraire que vous auriez eu droit à des articles très épicés si on vous avait surprise en ma compagnie, surtout si l'on avait pris des photos alors que je n'étais pas encore rhabillé ... ! dit-il avec un sourire malicieux au coin des lèvres.

Loane lui tendit alors gentiment sa chemise, l'air assez insistant. Il savait très bien ce qu'elle pensait. Cela se lisait dans ses yeux. Il était évident qu'un jeune homme torse-nu, face à une jeune femme ne faisait pas penser à deux collègues qui se baladaient après un déjeuner. Mais Guillaume était un marginal, il était capable du tout et son contraire, bien évidemment cela dépendait de la situation. Il était inconstant sur certaines choses, mais avec classe, et savait dans quelles situations il pouvait se permettre de se lacher ou non. Là, il commençait petit à petit à cerner le caractère de Loane, qui souvent en pensait beaucoup plus qu'elle n'en disait sur son ressenti. Il le sentait, il n'avait pas fouillé son esprit, attention !!
Il renfila alors sa chemise, et fit signe à Loane qu'ils pouvaient prendre le chemin du retour. Finalement ce moment qu'ils avaient passé ensemble avait été très étrange ... La jeune directrice était une femme vraiment adorable, ils avaient ri, ils s'étaient trouvé des points communs, et Guillaume pouvait lui parler franchement. Mais parfois, elle était très difficile à cerner, elle pouvait être à la fois douce et sèche l'instant d'après. Cela dénotait une sorte de doute dans les pensées de la jeune femme. Restait à savoir sur quoi !

- Attraper froid? Répeta-t-il, une once d'étonnement dans la voix. Voyant que Loane était sur le point de bougonner, il se rattrapa rapidement : Non c'est juste que ce n'était pas vraiment la première chose qui me serait venue à l'esprit vous voyant me rendre ma chemise, mais merci de vous inquiéter de ma santé !!

Elle appréciait le tact de son jeune collègue. Si on pouvait appeler ça du tact … Il disait toujours les choses avec beaucoup de classe et de réflexion, il ne fallait pas le lui enlever. Mais là, il avait eu l’air vraiment surpris. Pourtant, elle était sure que son sixième sens devait être assez développé, à force de lire dans les pensées des gens, on finit par connaître leurs réactions et leurs ressentis. Comment pouvait-il penser qu’elle s’inquiétait de sa santé ? Surtout qu’elle n’était pas idiote, elle avait très bien compris que ce n’était pas du tout un frileux. A moins qu’il ait compris que ça commençait à devenir embarrassant ….
Elle ne le connaissait pas encore assez bien pour savoir si c’était du tact ou de l’ironie, elle hésitait entre ces deux réactions.

Elle était une fois de plus repartie dans ses pensées, elle ne faisait pas la tête, elle réfléchissait simplement. Elle savait qu’à moins de lire dans ses pensées, il serait certain qu’elle était en train de bouder. Il ne fallait pas y faire attention, c’était dans son caractère. Son humeur était très changeante, elle n’était pas du signe du poisson pour rien. Tantôt gaie et triste l’instant d’après. Mais avant qu’il ne lise dans ses pensées, elle se décida à parler.

Une fois de plus, vous m’impressionnez, je ne vous aurai jamais cru capable de vous baigner dans une eau si glaciale, ou oser vous baigner tout court ici et dans ce contexte. Je me souviens que vous me l’aviez dit lors de votre entretien, mais je pensais que c’était pour m’impressionner ou ce genre de truc. Maintenant, je sais à quoi m’attendre, enfin …. la prochaine fois que je serais avec vous, je réfléchirais à la chose la plus improbable que vous pourriez faire en me demandant si vous la ferez.
En tout cas, c’est très gentil de m’avoir tenu compagnie toute l’après-midi, j’espère que je ne vous ai pas ennuyé, je ne suis pas toujours très bavarde, j’ai mes heures comme vous avez sans doute dû le remarquer.

Elle avait passé une très bonne journée. Ils étaient radicalement opposés, mais ils s’entendaient bien, c’était le principal. Autant qu’il y ait une bonne ambiance entre collègue, sinon elle aurait eu du mal à le supporter. Il fallait un petit peu creuser pour dépasser l’image du Dom Juan et trouver Guillaume Seum agréable à vivre.

HJ: Quelle pluie de compliments !!

Après que Guillaume ait utilisé une crédulité exagérée sur les intentions de Loane envers sa santé, expression de la plus gentille ironie qu'il soit, pour lui signifier agréablement qu'il n'était pas prêt de greloter par ce temps étouffant, la jeune femme se tut.

Oh oh Guillaume, aurais-tu jeté un blanc? Ce ne serait pas la première fois que tu dis des choses qui tombent à plat mon cher ami !

- Oh mais vous savez Loane, je ne vous ai pas tenu compagnie par compassion, si je l'ai fait, c'est que j'en avais envie. Si le contraire avait été d'actualité, je vous assure que vous l'auriez très vite senti ! expliqua-t-il d'un ton très chaleureux Et je vais vous révéler quelquechose, la chaleur et moi ... mis à part le fait que je puisse profiter aisément de la vue de jeunes femmes habillées de façon très légère, les temps de canicule ne sont pas vraiment ma tasse de thé !! Ce qui explique l'attraction puissante que l'eau fraiche, et non pas glaciale * air amusé* de la cascade a exercé sur moi! Et puis vous savez, tout le monde ne peut pas parler de façon ininterrompue, comme je dois l'avouer, j'ai tendance à faire parfois ... ! Je comprends parfaitement qu'étant donné que l'on ne se connaît pas encore très bien, vous ne me racontiez pas votre vie dans les moindres détails ! finit-il dans un léger sourire.

Ils continuèrent alors leur route, marchant l'un à côté de l'autre dans la fin d'après-midi qui faisait petit à petit baisser la chaleur du parc de Stanford.

Les paroles de Guillaume lui firent chaud au cœur. Elle l'appréciait de plus en plus ... comme quoi ! Elle était contente qu'il apprécie sa compagnie, sa sociabilité n'était pas très importante en ce moment.
Elle rit de bon cœur à sa réflexion sur la chaleur, et sur l'observation de jeunes filles légèrement vêtues par ce genre de temps. Il ne changerait jamais ! Mais quand on s'y habituait, ça en devenait plutôt drôle.

Avec le bain que vous vous êtes accordé, vous voilà dans de bonnes conditions pour recommencer une nouvelle semaine ! J'adore vraiment ce métier, c'est une vocation ! Silence un peu gêné. En fait, si je n'avais pas eu ce pouvoir, je serais très certainement devenue professeur des écoles. Je regrette un peu d'enseigner à des personnes plus âgées mais ça me plaît énormément quand même ! Et puis de m'occuper du côté "administratif" ça peut paraître contradictoire mais ça me détend ! Par contre ce qui m'angoisse, c'est que nous manquons terriblement de recrues au niveau des professeurs. Il va bien falloir que les cours avancent pourtant, je pense que je vais prendre le prochain, c'est la mythologie. De toute façon, je ne pense pas j'en suis sure, la vie doit continuer peu importe le moyen.

Elle ne comprenait pas ce manque d'effectifs, était-ce la réputation de l'école ? Ou alors étaient-ils les deux personnes désirant enseigner la magie dans toute l'Angleterre profonde ? Heureusement, elle n'avait pas trop à faire en tant que directrice en ce moment, elle pourrait donc prendre aisément la relève. Le plus dur restait à venir ...

- Oh vous savez, prendre en charge des étudiants qui ne maîtrisent pas totalement leur pouvoir n'est pas le dada de tout le monde ... De plus, même dans la société des gens sans pouvoirs, devenir professeur n'est pas non plus très très courant. Personnellement, être professeur pour des étudiants ne me gêne absolument pas. Les adolescents sont trop immatures à mon goût, et les plus jeunes ... j'aime bien, mais pas en trop grand nombre! expliqua-t-il, un sourire amusé aux lèvres. Il ne fallait pas que Loane croit qu'il n'aimait pas les enfants. C'était juste que les piaillements du genre "Maîîîîître, Julien il m'a tapééééé!! Non, c'est lui qu'a commencé !! " ne lui donnaient pas spécialement envie ... ! Quand on a affaire à de jeunes adultes, ce qui est bien, c'est qu'ils comprennent l'importance de la matière que l'on enseigne, et pour la plupart, ils ont choisi d'être là. Pas besoin de faire le gendarme, et on peut les considérer comme des égaux, ce qui est réciproque.

Guillaume n'avait pas envie de s'étendre spécialement sur sa vie, mais s'il n'avait pas eu de pouvoir (il aurait survécu, oui oui !! ), il se serait surement également orienté vers le professorat. Ce qui était également certain, c'était qu'il aurait de toutes façons quitté l'Allemagne. Pouvoir ou non, son nouveau départ dans le monde Anglosaxon aurait été essentiel. Mais il aurait surement fait professeur de langues. De Français même. Il se serait surement dégoté une jolie petite française qui aurait craqué pour ce Dom Juan d'Allemand anglophone ... qui sait?!

- Je trouve ça bien que vous preniez en charge plusieurs cours ... je veux dire cela montre aux étudiants que vous êtes impliquée dans le bon fonctionnement de cet école pour les aider à se construire un avenir convenable dans le monde magique ... De plus, je suis persuadé qu'ils vous aiment tous ! * regard charmeur*

Loane et Guillaume arrivèrent donc petit à petit aux abords de Stanford. Il entrevit Andy Bailey, riant aux éclats sur la pelouse. Les arbres cachaient encore les personnes qui l'accompagnaient, mais il se doutait, non, il était même certain, qu'elle était avec Flora Stiffler et son frère Jule Bailey. C'était bizarre, mais quand Guillaume voyait Flora, même si maintenant il était totalement certain que leur pouvoir prèsque similaire était en cause, il se sentait vraiment bizarre. Il y avait activement réfléchi l'autre jour en salle de musculation (oui, évidemment ... !) quand il l'avait testée (oui, parceque c'est connu, Guillaume Seum est très musclé, sans faire de musculation. C'est naturel. ) et il s'était dit que son égocentrisme était légèrement heurté : quelqu'un était COMME lui. Quelqu'un savait EXACTEMENT, dans le moindre détail ce qu'il ressentait, ce qu'il était. Et même si Loane le savait également, ce n'était pas la même chose : la jeune directrice le savait par ce qu'il voulait bien lui laisser entrevoir de sa personne. Flora le savait parcequ'elle ressentait Guillaume. Parfois même mieux que lui-même. Chose difficile, vu qu'il maîtrisait parfaitement sa personne depuis de nombreuses années. Et cette intrusion dans son espace clos et construit minutieusement depuis longtemps devait inconsciemment le heurter. Il décida alors d'aller tenter de lui parler. Plus tard. Un jour.

- En fait, vous allez me trouver crédule, mais ... en quoi consite exactement vos travaux d'administration? Si jamais vous avez besoin d'aide un jour, ou une grosse flemme ... ou que vous avez envie de relire une enième fois Jane Eyre * clin d'oeil * N'hésitez pas à me le demander ... !

Ahh ce cher Guillaume, toujours aussi gentleman

Le temps ayant été magnifique toute la journée, et après avoir été en ville avec Andy et d'autres nouvelles connaissances ( et avoir malheureusement vu Guillaume Seum se rincer l'oeil sur les jupes courtes de celles-ci ... ) Flora avait décidé de se balader un peu dans Stanford. Elle s'était finalement installée sur l'herbe avec sa guitare et ses tablatures et avait joué une bonne partie de l'après-midi, en s'essayant au chant. Le temps étant resté magnifique, elle fut heureuse de constater que finalement elle ne devait pas chanter si mal que ça. Elle avait été rejointe plus tard par ses deux nouveaux amis Andy et Jule. Andy en avait profité pour lui raconter les ragots du coin, ce qui les faisait rire aux éclats. Elle en profita pour racnter ce qu'elle avait vu, surtout le regad noir qu'elle vait lancé au professeur de Maîtrise du Pouvoir, maintenant surnommé Guigui, histoire de ridiculiser un tant soit peu le personnage, alors qu'il regardait leurs nouvelles camarades de classe. Ce fut quelques minutes après cette conversation qu'elle entrevit Guillaume et Loane revenir de la Cascade. Guillaume avait les cheveux mouillés, ce qui avait laissé de légères goutelettes sur sa chemise blanche. Il la regarda d'une façon intrigante, ce qui la gêna un peu. Elle s'en voulait tout de même de la façon avec laquelle elle avait réagi envers lui le premier jour qu'ils s'étaient vus. Certes, il avait abusé de la proximité légale élève-professeur et avait justement mérité qu'elle s'énerve à cause du petit jeu de "limites" qu'il avait mis en oeuvre, mais maintenant qu'elle se sentait un peu mieux avec son pouvoir grâce à ses conseils, elle se sentait un peu repentante. Le fait qu'il soit en compagnie de Loane la rassura un peu, elle avait confiance en cette jeune directrice. Elle décida alors d'aller faire un pacte de non-agression avec Guillaume Seum. Elle se leva gracieusement, et se dirigea vers les jeunes professeurs. Si elle pouvait lui parler maintenant pour le remercier, cela l'arrangerait plutôt que de se retrouver encore seulà seul avec lui, ce qu'elle s'était juré d'éviter. Une douce brise souffla, ce qui fit virevolter sa chevelure dorée.

- Euh, excusez-moi Monsieur Seum, il y aurait-il moyen que je vous parle, mais juste deux secondes ? Elle avait bien insisté sur "deux secondes" afin que Loane comprenne bien que cela ne nécessitait pas qu'elle parte, et pour que Guillaume sente bien qu'elle n'avait pas envie de s'attarder sur ce qu'elle allait dire.

Les bâtiments de l'école se rapprochait petit à petit. Elle commençait à apercevoir certains élèves, la quasi-totalité était dehors et profitait du soleil par ce beau temps.
Elle avait écouté son collègue parler longuement de l'enseignement et de ce qu'il en pensait. Le sujet la passionnait, il était à son sens inépuisable. Elle avait ri doucement en l'entendant prononcer d'une voix d'enfant: "Maîîîîître, Julien il m'a tapééééé!! Non, c'est lui qu'a commencé !!" Ce genre de jérémiades l'attendrissait lorsque c'était à petites doses ... comme quoi ... elle était peut-être masochiste.
Elle rougit à peine en entendant le compliment comme quoi tous ces élèves devaient certainement l'adorer ! Elle ne releva même pas, Guillaume Seum aurait été capable de complimenter une plante.

Elle allait le remercier pour sa proposition de lui venir en aide si d'aventure elle en avait besoin mais retînt ce qu'elle avait à dire lorsqu'elle vit Flora Stiffler se lever. La jeune fille avait l'air plutôt mal à l'aise et se dirigeait droit vers eux. Cela commençait à l'inquiéter. Pour que Flora Stiffler, jeune fille très discrète vienne directement les aborder, elle devait avoir un souci.

Lorsqu'elle fut arrivée devant eux et qu'elle entendit le mot "Monsieur", elle commençait déjà à légèrement s'écarter avec un sourire mais se résigna en entendant la fin de sa phrase et en percevant le faible regard qu'elle lui avait adressé.
Après tout, la relation entre ces deux-là n'avait pas commencé d'un très bon pied, et Flora devait être rassurée si elle restait avec eux. Du moins c'est ce qu'elle pensa en analysant la situation aussi rapidement que possible.

Lorsque la jeune fille lui manda le droit à un entretien en précisant "deux secondes" Guillaume se rendit évidemment compte sur le champ qu'un entretien élève-professeur se révélait inimaginable et non désiré par la jeune fille. Cela aurait embêté Guillaume si la personne qui l'accompagnait était un professeur "commun", mais étant donné que c'était Loane, qui était plus concernée que personne par la vie et le bien être des élèves, il n'y vit aucun inconvénient, même s'il aurait bien entendu préféré s'expliquer avec la jeune fille qui avait l'air de toujours lui en vouloir suite à leur premier entretien. Ce qui l'embêtait plus, c'était qu'il était en pleine conversation avec Loane et que celle-ci s'était vue contrainte de se taire de par l'arrivée de Flora, ce qui visiblement l'avait intriguée.

- Eh bien Flora, je t'écoute ...

Le jeune professeur pesait ses mots et essayait de minimiser au maximum tout ce qu'il aurait pu ressentir, même inconsciemment. Les yeux pénétrants de la jeune étudiante lui donnaient une impression très désagréable de lire en lui. Faisait-il cet effet lui aussi? L'effet de quelqu'un qui sait tout de vous dès le premier regard? Si Guillaume n'avait pas été en compagnie majoritaire de la gente féminine, mais dans sa chambre, il aurait laissé transparaître sur son visage divin (oui, il faut l'avouer ...!) une expression machiavélique, néanmoins irritée.

Oh oui Guillaume, je pense que tu dois être tout aussi perturbant ... voire même plus ! ...

Flora fut extrêmement surprise que Guillaume accepte directement, sans complications, sa requête. Se serait-il transformé en vrai professeur? Mais voyant la discrétion de Loane et l'air très fermé, néanmoins chaleureux de Guillaume, elle sut tout de suite la raison de ce soudain professionnalisme distant, contrairement à leur premier entretien qui avait vu un professionnalisme, certes, mais de proximité exagérée à son sens.

- Eh bien tout d'abord, je voulais m'excuser pour ... mon attitude légèrement éxagérée de l'autre jour. Bon, je n'ai pas besoin d'enter dans les détails... expliqua-t-elle de façon très concise, espérant ne pas subir d'interrogations de la part d'un des deux professeurs Et ensuite je voulais vous remercier des conseils que vous m'avez donnés, qui commencent à faire effet. Je sais que cela ne fait que quelques jours, mais en les appliquant à la lettre plusieurs fois pas jour, cela marche extrêmement bien. Voilà. finit-elle par dire pour clore son intervention, regardant droit dans les yeux le jeune homme afin de lui signifier qu'elle n'avait pas l'intention de renouveler des louanges à son égard.

- Bonne fin d'après-midi, je ne voudrais pas vous importuner plus longtemps dit-elle rès agréablement, en souriant. Elle tourna alors les talons, et retourna très agilement vers ses amis.

La situation entre les deux interlocuteurs en face d'elle semblait s'arranger, ce qui la rassura. Elle apprécia le calme de Guillaume même si elle se doutait que sa réaction n'aurait surement pas été la même si elle ne s'était pas trouvée à cet endroit.

Elle ne coupa pas la jeune fille dans son argumentaire, elle appréciait ses excuses même si d'un côté elle comprenait ce qu'elle avait pu ressentir. Elle lui rendit son sourire lorsqu'elle disposa et se tourna vers son collègue avec un regard mi-amusé, mi-interrogatif. Elle ne voulût pas le questionner. L'intervention de Flora avait laissé un blanc. Elle attendait justement sa réaction: allait-il reprendre la conversation comme si de rien n'était ou allait-il discuter avec elle de ce qui s'était passé ?

Elle se venge. Normal en même temps. Elle doit distinguer en toi son égal, tout comme tu le fais également. De touts les personnes ici présentes, ce doit être elle qui mesure le plus précisément l'ampleur de ton pouvoir, et vice versa. Normal qu'elle sache à quoi s'attendre de ta part, et normal qu'elle veuille poser ses limites.

L'intervention de Flora Stiffler, avait très bizarrement laissé Guillaume sans voix. C'était effrayant de savoir qu'une personne sur terre était capable à ce point de vous cerner en tout point et d'en jouer contre vous. Parcequ'en étant si civile, en faisant bien attention à ce que Loane (En plus il fallait que ce soit Loane évidemment .. !) soit présente à l'entretien, et en faisant ses excuses sans expliciter ce qu'il s'était réellement passé, ça, c'était fort. Très fort. Il reconnaissait bien là le caractère puissant et machiavéliquement sournois d'un mentaliste. Aussi pur ce mentaliste puisse-t-il être. Guillaume ressentit alors quelquechose qu'il n'avait que très très rarement ressenti au cours de sa vie : la frustration. Oui oui, le très calme, relax et "je prends tout bien" Guillaume Seum était frustré. Frustré que Flora ait mieux joué que lui sur ce coup. Mais aussi frustré qu'une jeune fille si intelligente et semblable à sa personne soit d'emblée contre lui. Il se surprit à imaginer des tactiques pour qu'elle change d'avis à son sujet. Mais non. Ce serait trop d'efforts pour une cause perdue, et nombreux seraient les gens qui pourraient se méprendre sur ses intentions. Evidemment, même si Guillaume réfléchissait à toutes ces choses en même temps, il ne laissa rien transparaître au yeux de Loane. Rien ou prèsque. Il fut possible qu'elle l'ait senti gêné.

- Charmante cette jeune fille ... Je suis persuadé qu'elle ne peut toujours pas me voir en peinture, mais au moins elle le fait avec respect! Les jeunes de nos jours ne sont pas si mauvais !!

Le jeune professeur ne savait pas vraiment comment reprendre le fil de la conversation sans perdre toute crédibilité. Chose surement prèsque déjà faite.

Oh et puis Merde hein.

Le silence gêné après l'interruption de la jeune fille en disait long sur la relation qu'ils entretenaient. En fait, Loane était en admiration totale devant Flora. Ce tout petit bout de femme venait de mettre à plat le plus grand séducteur jamais connu, un homme ayant toujours de la répartie et souvent une longueur d'avance sur les gens. C'était époustouflant ! D'ailleurs, cette supériorité incontestée de la jeune demoiselle l'avait laissé perplexe et penseur. Elle le voyait bien. Pour le coup, sa curiosité monta crescendo, qu'est ce qui avait bien pu se passer pour le mettre dans cet état? La petite phrase qu'il avait prononcé quelques instants après servait juste à combler le vide. Et bien que "Les jeunes de nos jours ne sont pas si mauvais !! ", elle sentait une grande amertume. Elle en aurait ri si la situation n'avait pas été aussi embarrassante. Mais devant l'air renfermé et presque boudeur ... oui boudeur de Guillaume elle n'en fit rien. La conclusion de cet événement était simple: Flora avait fait ses excuses, cela partait d'une bonne intention. Mais notre cher ami professeur ne l'entendait pas de la même oreille, et sans savoir vraiment pourquoi, elle sentait que la situation était encore plus compliquée qu'auparavant.

Elle continua à avancer, ils n'allaient pas rester plantés là jusqu'au soir ! Guillaume semblait clouer sur place au sens littéral du terme, mais ça n'aurait pas été très crédible. Autant sauver le peu de dignité qu'il lui restait, si la scène avait été filmée, il l'aurait sans aucun doute remercié. Il fallait qu'elle pense à féliciter Flora le jour où elle la croiserait ... quoi que ... Guillaume serait capable de le lire dans ses pensées ... autant ne pas s'en faire un ennemi. D'ailleurs, dans l'état coléreux où il se trouvait, il était peut-être capable de lire dans les siennes à l'instant même. Elle se força à penser à autre chose, notamment à reprendre le fil de leur conversation. Il allait sortir de sa torpeur quand même !

Hum .... dès demain je prends en charge les cours de mythologie. Je me suis déjà établi un programme (oui, Loane est très organisée), je vais leur faire étudier les créatures mythologiques qu'ils ont rencontré à Harwood. Elle n'osa pas lui demander ce qu'il en pensait même si un avis extérieur lui aurait fait plaisir. Dans son état, les gorgones et les trolls devaient être la dernière chose à laquelle il devait penser.
Se souvenant de ses propos elle s'empressa d'ajouter: Je vous remercie pour votre proposition de m'aider, mais pour l'instant je vais essayer de gérer la crise toute seule comme une grande.

Elle fut à cours d'idée, ne sachant plus que dire elle se tut et continua sa marche en direction des bâtiments.

Après s'être laissé allé (beaucoup trop dailleurs !! ) à son désarroi, Guillaume reprit le dessus sur ce sentiment atroce, qu'il réussit avec brio à éliminer de son esprit pour l'instant. Ce n'était pas Loane qui devait subir ses réflexions philosophiques alors qu'il avait une chambre, où personne ne le voyait, pour ça! Il s'en était remis, c'est bon, on pouvait repartir. Guillaume Seum ne se laisserait pas achever pour si peu !

- Je pense en effet que c'est une bonne idée. Les étudiants n'ont pas dû vraiment réfléchir à une tactique, ni ce dont étaient capables les créatures face à eux lors de l'examen d'entrée. De plus, le fait que ce soit une experience vécue par eux rendra ce cours d'autant plus intéressant qu'il ne l'aurait déjà été.

Tout au long de leur conversation, Guillaume ramassait quelques paquerettes sur l'herbe. C'était fou à quel point ces fleurs communes pouvaient avoir une signification différente selon la situation. Les jeunes filles l'utilisaient d'une façon assez crédule en croyant que ces petites fleurs leur révèleraient les sentiments éprouvés par un jeune homme qu'elles convoitent. Les petits enfants en cueillaient des tonnes pour les donner à leur mère. Et pourtant, ces fleurs n'avaient rien d'exceptionnel en soi. Comme quoi, la banalité pouvait cacher la singularité. Il finit par poser sur une pierre qui bordait le chemin de retour à Stanford le petit bouquet qu'il avait "réalisé" inconsciemment. Mis à part le temps qu'il avait passé en la compagnie de Loane, cette journée avait été assez médiocre.

Guillaume semblait avoir repris ses esprits mais ne paraissait pas près à entamer une large et longue conversation. Elle le vit tout le long du chemin qu'il restait ramasser des fleurs, des pâquerettes selon elle, même si il était dur de les identifier étant donné sa large culture florale. Ce geste tout simple la laissait perplexe: on aurait dit qu'il venait de prendre un bon coup sur la tête ! Ou alors, il adorait faire des bouquets comme ça à l'improviste. Avec Guillaume Seum tout est toujours possible.

Arrivés au deuxième étage, elle s'arrêta au milieu de l'escalier. le bureau de Guillaume était au deuxième alors que le sien au troisième. Elle sentait qu'il avait intensément besoin d'être seul et elle ne voulait pas le déranger davantage.

Je vous remercie pour la promenade, c'était fort sympathique. Il ne nous manque plus qu'un tout petit peu de repos pour commencer cette semaine d'un bon pied.
Elle termina sa phrase par un regard appuyé.